samedi 31 janvier 2009

LES VOIES DE COMMUNICATION A LUMIO - par Sylvain Mazet

Une voie de communication est une jonction entre deux ou plusieurs points situés sur un territoire. Si on veut étudier les voies de communications sur un territoire donné, il convient d’inventorier les éléments topographiques qui vont structurer ou dans une moindre mesure influencer ce réseau puis de définir, dans un second temps, les différents points de ce territoire qui doivent être reliés entre eux.
La troisième étape de cette étude visera à présenter un essai de restitution des premières voies de communication qui permettaient de relier entre eux les sites archéologiques contemporains et d’accéder aux différentes ressources sises sur leurs territoires ou en dehors de ceux-ci.

Présentation géographique de la commune
Le territoire de la commune de Lumio s’étend sur une superficie de 19,5 km², délimité au nord et à l’ouest par le littoral. La limite est est formée par une ligne de crête qui domine toute la commune et enfin c’est le cours du Fiume Seccu qui en constitue la limite sud.


Le littoral
Le littoral de la commune se développe du nord à l’ouest sur près de 17 km de long. La côte est essentiellement rocheuse, sauf aux embouchures des fleuves ; ceux-ci charrient en effet de l’arène granitique voire des galets pour les plus vigoureux, qui, en s’accumulant forment des plages. Les principales criques du littoral ouest de la commune constituent autant d’abris pour des embarcations, lors de coup de vent d’est et particulièrement la Punta Spanu. Il est à noter que les mouillages par vent d’est sont rares en Balagne puisqu’au nombre de trois avec l’Ile Rousse et la Revellata. En revanche, par vent de secteur ouest - sud - ouest qui est dominant toute l’année, seul Sant’Ambroggio offre un abri. Lors de ces coups de vent d’ouest, la Punta Spanu constitue, elle, un danger. Pour terminer cette description du littoral, l’on se doit de mentionner la présence d’une île, celle de Spanu, longue de 220 m et large de 100 m, séparée de la Punta, par un petit bras de mer de 65 m mais aussi de quelques petits îlots, comme celui situé non loin de l’embouchure du Fiume Seccu.

Le relief
Le territoire de la commune s’étage ainsi du niveau de la mer jusqu’à l’altitude de 563 m qui correspond au sommet du Capu d’Occi. La limite communale est formée, dans sa partie haute, par cette limite naturelle qu’est la ligne de crête passant par le Capu Bracaghju (556 m), se poursuivant vers le Capu d’Occi, puis vers le Capu Luna Piana (345 m). Des lignes de crêtes secondaires partent en étoile de cette ligne de crête principale : abruptes au début, elles se terminent mollement non loin du littoral, isolant six vallées littorales. Néanmoins, deux grands ensembles se dégagent : une grande partie du territoire de la commune est tournée vers la vaste plaine alluviale de Santa Catalina, dont la limite nord est constituée par l’interfluve regroupant la Capu Bracaghju, le Capu d’Occi puis descendant vers le Monte Ortu (213 m). Le reste du territoire de la commune, lui, occupe un autre ensemble géographique, la petite vallée littorale de Sant’Ambroggio.

Le réseau hydrographique
Il se compose de cinq cours d’eau, se jettant dans la mer. Le premier , long de 1500 m se forme dans le thalweg, en contrebas de la Bocca di Forcolina et débouche un peu après la plage de Sant’Ambroggio. Le second prend naissance en contrebas du col situé entre le Monte Ortu et A Fuata et débouche sur le littoral 1,7 km plus loin. Le troisième prend sa source sur les flancs du Monte Ortu et se jette dans la mer à l’Arinella. Le quatrième se forme sur le flanc est du Monte Ortu, passe au pied de Malacucina, puis non loin de la station d’épuration et de la décharge de Lumio et débouche dans la mer dans une petite crique rocheuse bien découpée. Le cinquième est le Fiume Seccu qui se distingue des précédents puisqu’il ne prend pas sa source sur le territoire de la commune de Lumio mais au fond de la plaine alluviale de Santa Catalina, sur les flancs du Monte Grosso (1937 m d’altitude). Sur la commune de Lumio, il reçoit les eaux des ruisseaux de Falasca, Patricciola et Canapile, avant de se jeter dans la mer au niveau de la plage de Sainte Restitude.

Les éléments structurants du réseau de communication
Les cols
Le col est la partie déprimée d’une ligne de crête, utilisée pour passer d’un versant à un autre. Sur la commune de Lumio, on trouve cinq cols principaux. Trois d’entre eux se tiennent sur la ligne de crête principale décrite plus haut. Ils permettent de sortir de la commune et d’accéder à un autre ensemble géographique que constitue la petite plaine d’Aregno - Corbara. Il s’agit du col situé à 402 m d’altitude, non loin de la chapelle Notre Dame de la Stella, entre le Capu d’Occi et la Capu Bracaghju. La Bocca di Forcolina (261 m) se situe entre le Capu d’Occi et le Capu Luna Piana. Enfin, le col situé entre I Monti et le Capu Luna Piana culmine à 251 m d’altitude. Les deux derniers cols principaux de la commune sont ceux situés sur cette ligne de crête secondaire bien marquée puisque fermant au nord la vaste plaine de Santa Catalina : il s’agit, pour le premier, du col se trouvant entre le Monte Ortu et A Fuata (177 m d’altitude) et le second est localisé entre le village d’Occi et A Fuata (environ 220 m d’altitude).

Les ports naturels
Les plages peuvent constituer des zones d’accostage privilégiées, selon les conditions météorologiques. On compte sept plages formées d’arène granitique et une de galets, celle de Sainte Restitude. Néanmoins, seules les plages principales ont pu remplir ce rôle éventuel : il s’agit de celle de Sant’Ambroggio, par vent d’ouest, de Porto Algajo et de Sainte Restitude, par vent d’est.

Les ponts
Nous l’avons vu, de par sa nature et son caractère saisonnier, le réseau hydrographique ne constitue pas un obstacle aux communications, au niveau du franchissement de leurs cours comme pourrait l’être un fleuve très large. Cependant, ayant entaillé le relief, il conditionne et structure ces voies de communication. Ainsi, on trouve seulement un pont, celui permettant de traverser le cours du Fiume Seccu, le cours d’eau le plus important de la commune.

Le réseau actuel des voies de communication
Les routes
La Route Nationale 197 traverse le territoire de la commune, du sud-ouest au nord-est. Elle emprunte un pont afin de traverser le Fiume Seccu puis remonte dans un vallon jusqu’au village de Lumio. Elle passe la ligne de crête secondaire délimitant la plaine de Santa Catalina par le col situé entre le Monte Ortu et A Fuata afin de traverser la vallée littorale de Sant’Ambroggio qu’elle quitte près de Ribe grâce à un aménagement particulier de la route puisque celle-ci a été taillée dans le granite, dans les flancs de la dernière éminence qui jalonne cette ligne de crête. Elle permet d’accéder par une voie côtière à la petite dépression littorale de San Damiano. Un peu avant, une route descend de façon abrupte par une série de lacets afin de desservir la marine de Sant’Ambroggio.
La Route Départementale 71 quitte la RN 197 à la sortie du village de Lumio et emprunte quant à elle, l’autre col situé au pied de la butte d’A Fuata. Elle traverse la vallée littorale de Sant’Ambroggio en dominant la RN 197, et emprunte la Bocca di Forcolina qui donne accès directement à la plaine d’Aregno-Corbara. Cette route longe, à mi-pente, la ligne de crête sur laquelle se tient le Capu d’Occi, en s’élevant doucement (pente de 1°) puisqu’elle relie les deux cols culminant à 220 et 261 m d’altitude et distants de 1,8 km.

Le chemin de fer
Tout comme la RN 197, la voie ferrée pénètre sur le territoire de la commune au sud-ouest et traverse le Fiume Seccu grâce à un pont. Elle s’écarte ensuite de la route nationale en optant pour un tracé davantage côtier, longeant le littoral. Elle traverse ainsi la commune en ne montant pas plus haut que 54 m qui correspond au petit col où sont implantés les résidences de Cocody (« Orsu Longu » sur la carte topographique) à Sant’Ambroggio. Elle rejoint le tracé de la route nationale pour quitter cette vallée littorale puisqu’elle se tient en contrebas au niveau de Ribe. En résumé, la voie de chemin de fer semble utiliser ce tracé côtier, éloigné au maximum de 800 m du littoral, lorsqu’elle évite la Punta Spanu, afin de profiter des basses altitudes de cette zone.

Le réseau ancien des chemins cadastraux
En dehors des voies de communication utilisées majoritairement de nos jours, subsistent encore un réseau de chemin qui quadrille la commune de Lumio. Il s’agit des anciens chemins qui étaient utilisés pour se rendre sur les parcelles de terrain appartenant aux habitants de la commune. Ces chemins passent entre les propriétés et sont donc généralement encadrés par deux murs. Ils desservaient sur l’ensemble de la commune les pagliaghji et les raccordaient aux hameaux principaux de Lumio et d’Occi et permettaient d’accéder, par différents cols, aux ensembles géographiques voisins que nous avons déjà décrits. C’est le cas de quatre chemins, en plus des routes nationale et départementale actuelles qui empruntent certainement les tracés d’anciens chemins. Le premier permet de sortir de la vallée littorale de Sant’Ambroggio en suivant la voie côtière, également utilisée par la voie de chemin de fer. Le deuxième passe par la col situé entre Capu Luna Piana et I Monti et permet de raccorder les nombreux pagliaghji situés sur cette crête à la plaine d’Aregno-Corbara. Le troisième chemin emprunte le col situé non loin de la chapelle Notre Dame de la Stella et permet d’aller au village de Lavatoggio. Le quatrième chemine au pied de la crête sur laquelle se situe le Capu Bracaghju en la longeant. Il débouche sur le thalweg qui mène au Bocca di Salvi (509 m), autre col important dans les communications de la plaine de Santa Catalina.
De plus, on peut observer que le Fiume Seccu, sans être une barrière infranchissable, influence nettement le réseau. Les chemins cadastraux utilisent les lignes de crête secondaires et rallient le fleuve, sans doute pour le traverser grâce à des gués mais aussi pour récupérer l’axe qui le longe et qui constitue une voie privilégiée d’entrée dans la plaine. Ce réseau se structure également en étoile autour du village de Lumio qui semble « aspirer » les axes de ces chemins. Autre paramètre intéressant : il semblerait que les tracés de ces voies empruntent davantage les chemins de crêtes, comportant pour certains des dénivelés importants ; on peut se demander si ces chemins n’étaient pas destinés plus particulièrement à la marche à pied avec portage à dos d’homme et que d’autres chemins moins pentus étaient davantage adaptés au portage avec un animal bâté.


Un réseau pré- et protohistorique ?
Les sites archéologiques
Les sites archéologiques retenus sont ceux appartenant aux périodes pré- et protohistoriques mais aussi à l’Antiquité. Une description de ces gisements a été faite dans le bilan de la recherche archéologique sur la commune de Lumio. Ils rendent compte de l’état actuel des connaissances ; des sites restant inconnus ou ayant été détruits par des constructions modernes. De même, l’estimation de l’occupation d’un site se basant sur l’étude de structures et des vestiges recueillis sur le sol, au mieux exhumés, ne peut servir qu’à regrouper des sites au sein de périodes larges couvrant plusieurs millénaires mais ayant le mérite de rendre plus commode leur analyse et leur comparaison.
On observe en premier lieu que ces sites se tiennent à 42% dans la zone littorale (0 à 40 m), à 47% dans la zone de piémont (40 à 240 m) et enfin 11% des sites occupent une position davantage montagneuse (240 à 560 m). Afin de faciliter cet essai de restitution des voies de passage, nous ne retiendrons pour le Néolithique, période couvrant plusieurs millénaires, que les sites du Néolithique final. L’Age du Bronze et l’Antiquité seront également pris en compte dans cette étude.

Essai de restitution des premières voies de passage…
Lorsque l’on observe la carte réunissant les voies de passages recensés et ce de façon non exhaustive, on se rend compte de la densité de ce réseau, créant une maille fine sur le territoire de la commune. En ajoutant les sites archéologiques, on peut observer qu’ils sont pour la plupart desservis par un chemin ou une route utilisée dans le passé ou actuellement. Ainsi, dans le but de reconstituer les voies de communication reliant les sites aux éléments structurants du relief, on peut utiliser les voies existantes, que nous empruntons actuellement, et s’en servir comme jalons pour notre essai de restitution.
Trois sites occupés au cours du Néolithique final, se tiennent sur la commune ; il s’agit de U Cugnolu, Muratellu et A Fuata. Le premier distant du littoral de 250 m et culminant à une dizaine de mètres d’altitude semble en rapport étroit avec la côte. Le second, à 111 m d’altitude, occupe une position intermédiaire entre U Cugnolu et A Fuata, perché, lui, sur une petite butte à 239 m d’altitude. Trois zones du territoire sont donc représentées, à savoir, la zone littorale offrant des possibilités d’activités halieutiques et d’éventuels échanges maritimes, la zone de piémont permettant l’exploitation de terrains aux reliefs plus doux favorisant une mise en culture et enfin la zone de crête, commandant des cols et facilitant le contrôle visuel du territoire. L’axe reliant ces trois sites est encore actuellement emprunté puisque il s’agit du tracé de la RN 197.
Durant l’Age du Bronze, les deux sites connus sur le territoire de la commune, le Monte Ortu et Porte Vecchje occupent des positions perchées, naturellement défensives. Si Porte Vecchje, de par sa position - sur une ligne de crête, à l’écart des axes de communication naturels - semble enclavé, le site du Monte Ortu, lui, permet de contrôler les cols proches ainsi que toute la plaine de Santa Catalina tout en exerçant une surveillance sur le littoral. C’est à cette position privilégiée que l’on doit sans doute la découverte, lors de la fouille d’une des terrasses du site, d’une céramique décorée de motifs caractéristiques de la culture apenninique du Bronze final, pouvant attester de contacts maritimes avec l’Italie péninsulaire. Un axe reliant le site au littoral mais aussi aux cols proches permettant d’accéder aux ensembles géographiques voisins (vallée littorale de Sant’Ambroggio, plaine d’Aregno-Corbara) se dessine nettement.

Pour la période antique, on remarque en premier lieu, que les sites sont proches du littoral. A Chjalza, Ilôt de Spanu et Sant’Ambroggio sont des sites côtiers, en rapport direct avec la mer et ses routes commerciales. Nous l’avons déjà dit, Sant’Ambroggio offre, par vent dominant d’ouest, un abri privilégié et une zone d’accostage grâce à sa plage, ce qui pourrait justifier l’implantation de ce site.
Le site se trouvant sur l’îlot de Spanu pourrait également être en rapport avec ces voies maritimes, pouvant signaler le danger de cette pointe.
Les deux autres sites antiques de Porta a a Vechja et Cala Prudente sont placés légèrement en retrait par rapport à la ligne du rivage, le premier à 400 m d’une petite crique déjà décrite et le deuxième à 800 m de Porto Algajo, près du petit col qui permet de la relier à la marine de Sant’Ambroggio.
Des chemins se dessinent donc permettant de desservir ces sites : l’un reliant le site de Sant’Ambroggio à la Punta Spanu et qui devait être à peu près le même que celui actuel. Un autre, partant de Sant’Ambroggio longe le littoral vers le nord, passe par A Chjalza afin de rejoindre la petite dépression littorale de San Damianu. Un chemin existe actuellement et emprunte ce même tracé. Un autre relie Porto Algajo à Sant’Ambroggio et passe par le site de Cala Prudente.

Sources bibliographiques :
Allegrini Simonetti F., 2001, La Balagne et la mer, des origines à la fin du Moyen Age, Thèse de doctorat, Université de Corse, Corte, 228p.
Weiss M.C. (dir.), 1988, La Balagne, Université de Corse, Corte, Vol. 1, 527 p.

Sources cartographiques :
Orthofotocol, IGN, 1/25000, 2002.
BD Alti, IGN, Modèle numérique de terrain (pas de 50 m)
BD Carto, IGN, 1/50000
Scan 25, IGN, 1/25000
Carte topographique, IGN, 1/50000, 1957.

dimanche 25 janvier 2009

L'EPERON DU MONTE ORTU - par Michel Claude Weiss

A deux pas du village de Lumio, l'éperon du Monte Ortu semble avoir retenu l'attention des groupes néolithiques et surtout de l'Age du Bronze pour des raisons essentiellement défensives. La raideur de ses flancs ainsi que la mise en place d'une enceinte de gros voire très gros blocs paraissent le démontrer. L'éperon allongé, qui culmine à 213 m, domine le golfe et l'arrière-pays de Calvi. C'est un élément typique du paysage balanin.

La zone nord du sommet de l'éperon rassemble neuf terrasses situées au milieu de rochers granitiques de taille imposante. Ces terrasses, dont la superficie est assez exiguë, semblent former une organisation naturelle en mesure de favoriser voire de provoquer un établissement humain. Même si elles se trouvent à des altitudes légèrement différentes, elles communiquent facilement entre elles; en fait, aucun de ces replats n'est isolé. Tout le flanc ouest du secteur habité porte une enceinte de gros blocs (quelques-uns ont une largeur nettement supérieure à 2 m), alignement d'éléments posés sur la roche en place granitique. Le tracé du mur est interrompu plusieurs fois, quelques blocs ayant pu dévaler la pente.

Après une campagne de sondages, en 1978, les fouilles relatives au Monte Ortu prirent place de 1981 à 1993, à raison d'un mois par an.

Ces travaux ont apporté indiscutablement un lot appréciable d'informations nouvelles et permis de conforter plusieurs idées dégagées à l'occasion d'autres études ou fouilles.

Tout d'abord, il faut souligner la complémentarité des deux replats exploités, les terrasses 4 et 8. Ces endroits ont pu être fréquentés au même moment (ainsi, le Bronze final est représenté dans les deux secteurs intéressés par des séquences importantes), mais il est non moins évident que les aménagements médiévaux, centrés sur le XVe siècle de notre ère, concernent seulement le replat supérieur, ce qui est le cas également du Bronze ancien voire du Bronze moyen. Pour ce qui est du Néolithique, il est plus difficile de se prononcer car la base du remplissage de la terrasse 4 n'a pas été totalement décapée.

Ensuite, le nombre de sols organisés découverts, sols entiers ou pratiquement entiers, est tout à fait important. Pour une période allant du Néolithique au Moyen Age, nous avons désormais la possibilité de reconstituer l'évolution de l'habitat local de façon acceptable et de proposer à tout le moins des restitutions graphiques. En effet, parmi les documents remarquables mis au jour lors des diverses campagnes de fouilles, on mentionnera les deux cabanes des terrasses 4 et 8. L'habitation du Bronze ancien du premier replat utilise largement les appuis rocheux naturels du lieu. Un beau foyer appareillé, un sol dallé et une entrée sous roche sont les caractères essentiels de cette cabane au toit à une pente. Quant à la structure d'habitat de la terrasse 8, elle annonce des formes modernes de construction : superficie notable, deux pièces complémentaires, toit à double pente et cloisons en torchis. Par ailleurs, contrairement à celle du Bronze ancien, elle évite soigneusement les forts appuis rocheux, sans doute pour des raisons de ruissellement. Cette conception nouvelle trouve peut-être une explication dans le fait que la station balanine a subi l'influence d'un courant italique, en l'occurrence subapenninique.

Si plusieurs niveaux révèlent d'indiscutables habitats, il en est quelques-uns, sur la terrasse 8, qui peuvent correspondre à des lieux spécialisés dans certaines activités liées à la cuisson.

Un fait mérite un court commentaire: l'utilisation et la régularisation de plusieurs masses rocheuses du site, soit pour faciliter le passage entre deux replats (par exemple entre les
terrasses 6 et 8), soit pour installer une habitation. C'est d'ailleurs l'un des caractères de l'habitation ancienne ou traditionnelle de la Corse.

Seul l'Age du Bronze final paraît avoir intéressé l'ensemble du site; à ce moment-là devait exister au Monte Ortu un village bien organisé et défendu retenant une population conséquente. Cependant, il convient de ne pas oublier que l'occupation préhistorique s'étendait également au pied du secteur rocheux élevé étudié jusqu'à présent.

Le site révèle encore des sols d'occupation du Néolithique évolué ainsi que du Néolithique terminal, faisant écho aux découvertes du site voisin de A Fuata. Mais aussi, et de façon plus inattendue, des restes du Néolithique ancien, trouvés essentiellement à l'occasion de ramassages de surface effectués en contrebas du relief, dans une zone d'accès facile. La nature de cet emplacement est d'ailleurs tout à fait comparable à celle des autres installations balanines de cette phase.

Plusieurs stades d'évolution de la station ont pu être datés par la méthode du Carbone 14 :
-le Bronze ancien (1540 ± 100 RC. pour la couche ID du sondage 2 de la terrasse 4) ;
-le Bronze final (900 et 880 ± 60 B.C. pour la couche na de la terrasse 8) ;
-le Moyen Age (1420 ± 80 de notre ère pour la couche Th du sondage 2 de la terrasse 4).

Si l'on considère que les vestiges du Néolithique ancien remontent au sixième millénaire avant notre ère et que ceux du Néolithique évolué-terminal s'inscrivent à tout le moins dans le troisième millénaire, on se rend compte que ce gisement de la Balagne occidentale, de par le nombre de millénaires concernés mais aussi et surtout, nous l'avons vu, en raison de l'originalité et de l'importance de la documentation fournie, est l'un des points archéologiques les plus significatifs de toute l'île.

vendredi 23 janvier 2009

LE VILLAGE NEOLITHIQUE DE A FUATA - par Pierre Neuville

Depuis 1997, une équipe du groupe de recherches préhistoriques de Corse, secondée par des bénévoles du village (1) a entrepris l’étude du gisement situé sur la colline de A Fuata, à un kilomètre au nord de l’agglomération. Sous la direction de l’auteur elle a pu mener à bien d’intéressantes découvertes.
Fig. 1 : Le gisement (vu du nord)

Présentation
L’organisation du site couvre le sommet et le versant ouest de la colline s’élevant à 239 mètres, où sur près d’un hectare ont pu être identifiées treize terrasses ayant accueilli des petits groupes préhistoriques. Toutes ont livré du matériel de surface significatif et homogène. Trois d’entre elles ont fait l’objet de sondages positifs. Les travaux en cours concernent la cinq (V), la plus au nord, présentant une surface utile de plus de cinquante mètres carrés.
Les travaux effectués jusqu’à ce jour ont permis la mise au jour de nombreux vestiges, mais aussi de deux structures (assises de constructions), juxtaposées, uniques pour la Balagne, pour la période considérée (Néolithique final- 2500-2200 a.v J.C. ?).

Le lithique
Dans les documents lithiques, 9536 au total, on dénombre 56 pointes de flèches et plus de cent dix instruments ou outils allant du simple grattoir au matériel lourd de broyage (meules creuses), en passant par les racloirs, perçoirs, lames ou lamelles, haches ou vases en pierre polie (fig. 2).

Légende : 1 à 4 : pointes de flèches ; 5 : grattoir frontal ; 6 : grattoir à encoche ; 7 : racloir ; 8 et 9 : perçoirs ; 10 : fragment de lame ; 11 : fragment de lamelle ; 12 : nucleus ; 13 : oreille à perforations verticales ; 14 : départ d’anse ; 15 : bouton d’ornement ; 16 : microsillons ; 17 : cannelure ; 18 : traits cannelés ; 19 : fusaïole.
Fig. 2 : Matières lithiques et céramique

La céramique
Parmi les 47768 tessons de poterie exhumés, 2416 sont des éléments caractéristiques représentant des formes (bols, cols, panses , etc…), des moyens de préhension (anses, oreilles, boutons, etc…) ou des décors (motifs cannelés, cordons, boutons, etc…) (fig.2).

Les structures
Les structures représentent l’intérêt majeur de la fouille. La première découverte (la plus récente) se présente comme une assise rectangulaire couvrant quelques 37 à 38 mètres carrés de surface. Elle est constituée, sur trois de ses côtés, par des alignements de blocs débités et épannelés, parfaitement alignés. Le côté restant résulte d’une série de blocs, non appareillés et d’éléments de roche en place. La seconde, plus ancienne, offre une surface réduite de moitié (15 m2) mais paraît plus soignée (fig 3). Leur destination reste encore à déterminer (habitat ou usage collectif ?).

Fig. 3 : Les structures

Les premiers enseignements
D’une première étude de ces documents il est permis de penser que nous nous trouvons en présence d’un véritable village d’agriculteurs -éleveurs. La première de ces activités étant attestée par le matériel de broyage (meunerie) et les lamelles d’obsidienne ayant pu servir à armer les faucilles indispensables pour moissonner les céréales. La seconde, par les fusaïoles employées au filage de la laine des troupeaux d’ovins ainsi que de quelques restes d’ossements d’animaux consommés. La chasse au petit gibier à poil, voire aux volatiles peut, elle, être inférée des pointes de flèche miniatures (fig. 2 : 3 et 4) Aucun objet rappelant des activités halieutiques (pêche) n’a été relevé, ce qui ne les exclut pas pour autant en un lieu aussi près de la mer.
Le choix du lieu d’implantation et l’organisation défensive du gisement dont des restes sont encore visibles attestent d’un degré déjà avancé de structuration et de hiérarchisation internes des groupes l’ayant fréquenté.


__________________________________
(1) Le Dr et Mme Coletti, P. Callais, Th. Brunini, G. et M. Paravisini, P. Popeye et A. Savelli.


Bibliographie :

Neuville (P) - 1988 - In « Les temps anciens du peuplement de la Corse », La Balagne I, (direc. M. Cl. Weiss), Université de Corse, pages 237 et 238.

BILAN DE LA RECHERCHE PRE- ET PROTOHISTORIQUE SUR LA COMMUNE DE LUMIO - par Sylvain Mazet


LES SITES

A Fuata:
Ce site a été prospecté et est fouillé par P. Neuville. Il occupe une butte culminant à 239m d’altitude, positionnée sur la ligne de crête descendant du Capu d’Occi (563m) et délimitant la vaste plaine de Santa Catalina. Le site se caractérise par une organisation de son habitat en terrasses, circonscrit par une enceinte faite de gros blocs juxtaposés. L’occupation de ce site est attribuée à la fin du Néolithique.

Arinella :
Cet endroit a été prospecté par P. et Y. Neuville. Le site, où ont été ramassés des vestiges attribuables au Néolithique, se trouve près d’un affleurement rocheux, sur une pente douce s’inclinant vers la mer, à une altitude de 10m environ. Aucune structure se rapportant à ces vestiges n’a été observée.

Arnaghju :
Ce site a été prospecté par P. Neuville. Il occupe la partie sommitale d’une butte (111m d’altitude) située en contrebas du Monte Ortu et organisée en terrasses. Il pourrait s’agir d’un habitat du Néolithique, d’après le matériel céramique et lithique récolté.

Cala Prudente :
Prospecté par F. Allegrini-Simonetti, ce site occupe un replat d’une trentaine de mètres au-dessus du niveau de la mer, situé dans la petite vallée littorale débouchant dans la baie Algajo. Les vestiges céramiques recueillis renvoient à une occupation antique de ce site, précisément entre 200 et 500 ap. J.-C. Aucune structure se rapportant à ces vestiges n’a été observée.

Chjalza :
Situé au pied de la ligne de crête descendant du Capu Luna Piana (345m) entre la Punta di Sant’Ambroggio et la Punta di San Damiano, un autre replat, à proximité immédiate du rivage, à 5m d’altitude a été prospecté par F. Allegrini- Simonetti ; de la céramique caractéristique du Ier siècle ap. J.-C. y a été ramassée.

Fussatu :
Ce site a été prospecté par J. Fratacci puis par P. et Y. Neuville. Cet éperon, culminant à 235m d’altitude, se tient en contrebas du Capu Luna Piana et domine la petite baie de Sant’Ambroggio. Les vestiges céramiques et lithiques récoltés sur les pentes ouest seraient attribuables au Néolithique.

Ilot de Spano :
Ce site a été prospecté par F. Allegrini-Simonetti. Au sommet de cet îlot culminant à 14m d’altitude, situé à la Punta Spano a été observée une structure quadrangulaire arasée (5 x 3m). Le matériel céramique récolté alentour pourrait permettre d’attribuer l'occupation de ce site à la période antique.

Larata :
Ce site a été prospecté par P. Neuville. Positionné à 53m d’altitude, sur une croupe de terrain descendant vers le lit du Fiume Seccu, il se caractérise par la présence de vestiges céramiques et lithiques évoquant le Néolithique.

Monte Ortu :
Ce site a été prospecté par P. Neuville puis fouillé sous la direction de M.C. Weiss. Il occupe un éperon rocheux (213m d’altitude), défendu naturellement par des aplombs importants mais aussi par une enceinte en gros blocs barrant le flanc ouest. L’habitat s’étendant sur plusieurs terrasses au sommet de l’éminence, est documenté, d’après les travaux en profondeur effectués, pour le Néolithique et l’Age du Bronze - précisément le Bronze ancien et final. Sa position stratégique, sur la ligne de crête fermant la plaine de Santa Catalina, à proximité d’un col, d'où un contrôle visuel sur le littoral et la plaine, a attiré différents groupes pré- et protohistoriques.

Muratella :
Inventé par J.M. Moretti, puis étudié par S. Goedert et P. Neuville, ce site occupe une butte, positionnée à 111m d’altitude sur la ligne de crête secondaire descendant du Capu Bracaghju et se finissant près du Fiume Seccu. Si aucune structure particulière n’a été observée au sol, le matériel céramique et lithique recueilli permet d’avancer une occupation de site au cours du Néolithique final.

Porta à a Vecchia :
Ce site a été prospecté par F. Allegrini-Simonetti. A une altitude de 25m, à proximité du petit cours d’eau prenant naissance sur le flanc est du Monte Ortu et passant à l’ouest de la butte d’Arnaghju, sur une pente douce s’inclinant vers la mer, de nombreux tessons de matériaux de construction attribuables à l’Antiquité ont été recueillis.

Porte Vecchje :
Un sondage effectué par P. Neuville, sur une terrasse bien délimitée par des gros blocs, située sur un replat, en contrebas du Capu Bracaghju, à une altitude de 510m, a permis d’individualiser trois couches, se caractérisant chacune par la présence de vestiges évoquant l’Age du Bronze, l’Age du Fer et le Moyen Age.

Porte Vecchje Corsu :
Des armatures à tranchant transversal, évoquant le Néolithique ancien, ont été trouvés par P. et Y. Neuville, sur les replats situés sur les flancs sud du Capu Bracaghju, à une altitude d’environ 460m.

Ribe Rossu :
Prospecté par P. et Y. Neuville, le site se tient sur une croupe dominant le Fiume Seccu, à 65m d’altitude. Le matériel recueilli évoque le Néolithique moyen ou le Néolithique final.

Salducci :
Ce site a été prospecté et fouillé par P. Neuville. Deux sondages ont été implantés au sommet de cette colline aux formes douces, culminant à 116m d’altitude, positionnée sur la ligne de crête secondaire descendant du Capu Bracaghju et se finissant près du Fiume Seccu. Le matériel lithique et céramique mis au jour évoque le Néolithique moyen.

Sant’Ambroggio:
A une altitude d’une quinzaine de mètres, le petit relief dominant la plage de Sant’Ambroggio abritée du vent d’ouest, devait accueillir un site antique, d’après le matériel céramique recueilli.


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Allegrini Simonetti F., 2001, La Balagne et la mer, des origines à la fin du Moyen Age, Thèse de doctorat, Université de Corse, Corte, 228p.
Weiss M.C. (dir.), 1988, La Balagne, Université de Corse, Corte, Vol. 1, 527 p.

jeudi 22 janvier 2009

REPERES CHRONOLOGIQUES

Préhistoire

6000 av. J-C Néolithique ancien, l’homme vie de collecte, de pêche, de chasse, il pratique l’élevage (chèvres, moutons, porcs) balbutiement de l’agriculture. Il utilise des outils de pierre et des ustensiles de cuisine allant au feu.
4500 av. J-C Néolithique moyen,
Bilan de la recherche archéologique
Vestiges préhistoriques

3000 av. J-C Néolithique final, les hommes sont de plus en plus nombreux et développent l’agriculture.
Le village Néolithique de la Fuata
2000 av. J-C Age du Bronze, la société se hiérarchise, villages fortifiés, castelli, torre, civilisation Torréenne.
L’éperon du Monte Ortu
700 av. J-C Age du Fer, l’activité au sein du village s’intensifie.


Antiquité

600 av. J-C époque archaïque.
565 av. J-C Fondation d’Alalia par les Phocéens.
540 av. J-C passage des Etrusques et Carthaginois.
259 av. J-C Conquête et colonisation romaine, Pax Romana.
212 ap. J-C Antiquité tardive, arrivée du Christianisme.
455 ap. J-C début des invasions barbares avec les Vandales.


Moyen-Âge

500 ap. J-C Haut Moyen-Âge.
545 ap. J-C invasion des Ostrogoths.
562 ap. J-C occupation byzantine
725 ap. J-C la Corse conquise par les Lombards
754 ap. J-C promesse de donation de la Corse au Saint Siège par Pépin le Bref.
774 ap. J-C donation de Charlemagne, invasions ponctuelles sarrasines pendant deux siècles.
1000 ap. J-C Moyen-Âge central
La confrérie Saint Antoine de Lumiu…
1077 ap. J-C Grégoire VII confie l’administration de la Corse à Pise, Pax Pisana.
1284 ap. J-C occupation génoise
1300 ap. J-C Bas Moyen-Âge,
1358 ap. J-C révolte populaire dite de Sambucucciu formation de la "terra di u cummunu"


Époque moderne

1500 ap. J-C
Comment se nommait-on autrefois ?
1729 ap. J-C guerre d’indépendance.
1736 ap. J-C Théodore de Neuhoff, roi de Corse.
1755 ap. J-C la Corse indépendante grâce à Pasquale Paoli.
1768 ap. J-C traité de Versailles, Gênes vent la Corse à la France.
1769 ap. J-C défaite de Ponte Novu.


Époque contemporaine

1789 ap. J-C intégration à la France.
1811 ap. J-C la Corse devient un département Français.
Le pastoralisme
1914 ap. J-C première guerre mondiale.
Une journée à l’école
1940 ap. J-C deuxième guerre mondiale.
1943 ap. J-C libération de la Corse.
2005 ap. J-C parution du bulletin N°1 du CERHL.

Remerciements

Le C.E.R.H.L tient à remercier :

Ses membres d’honneur, pour leur parrainage :

M. Ange SANTINI, Président du Conseil Exécutif de l’Assemblée de Corse,
M. Eugène CECCALDI, Maire de LUMIU,
M. Jean GUGLIELMACCI, Conseiller général du canton Calvi-Lumiu,
M. François CASTA, ancien Archiviste du diocèse d’Aiacciu,


Les institutions, pour leur soutien matériel :

La Collectivité Territoriale de Corse,
Le département de la Haute Corse,
La Municipalité de Lumiu,


Les adhérents, membres de l’association, ayant participé à l’élaboration de ce bulletin.

Directeur de publication: Maxime Vuillamier

Secrétaire de rédaction: Robert Coletti

LE C.E.R.H.L. EN 2005

Membres du Comité de Lecture
et Scientifique

M. WEISS Michel Claude
Professeur d’Archéologie préhistorique,
Université de Corse.

M. NEUVILLE Pierre
Docteur en Archéologie.

M. ALBERTI Jean Luc
Professeur d’Université en retraite.

Mme BERNARDEAU Anne
Professeur d’Histoire et Géographie.

M. MAZET Sylvain
Doctorant en Préhistoire.

M. SICURANI Jean
Doctorant en Préhistoire.


Membres du Bureau

M. NEUVILLE Pierre
Président d’Honneur.

M. VUILLAMIER Maxime
Président.

M. LOMELLINI André
Vice Président.

M. MORETTI Jean Louis
Trésorier.

M. SAVELLI André
Trésorier Adjoint.

M. COLETTI Robert
Secrétaire.

Mme CAMAGNY Isabelle
Secrétaire Adjointe.


Cercle d’Etudes et de Recherches Historiques de Lumiu
29, Chemin de Salducciu
20260 Lumiu
cerhl.lumiu@wanadoo.fr

vendredi 16 janvier 2009

PRIFAZIU - par Maxime Vuillamier, Président du C.E.R.H.L.

L’opara prisintata quì ùn hè micca, framez’à tante, un’antra munugrafia di u paese. Hè più tostu un appuntamentu cù a pupulazione lumiaccia. È quessu l’appuntamentu, u vulemu annuale è u vulemu sparte dinò cù tutti quelli chì sò appassiunati di preistoria, di storia è d’archiulugia. S’è stu librettu hà cum’è primura maiò u studiu è a ricerca di a storia di Lumiu, i so scopi sò dinò d’allargassi è di francà i cunfini di a cumuna.

Hè natu da un associu (u Chjerchju di Studiu è di Ricerca Storica di Lumiu) chì s’hè furmatu intorn’à omi è donne (scentifichi, studienti, ma dinò paisani di Lumiu, tutti appassiunati) chì volenu scopre a so storia è salvalla.

Inde issu primu numaru, vi sò pruposti uni pochi d’articuli chì coprenu un bellu pò di a storia di u nostru paese. S’apre nant’à u bilanciu di a ricerca archiulogica di Lumiu. Venanu dopu dui studii nant’à u paese neuliticu di A Fuata è di u spronu di u Monte Ortu, una ricerca di i chjassi, una passu di a storia di a cunfraternita Sant Antone, d’articuli nant’à e casate di u paese è nant’à i pastori. Si compie cù una parte chjamata m’arricordu ch’è no vulariamu aparta à tutti quelli ch’anu calcosa à cuntà nant’à a storia è a vita di u paese.
U nostru librettu tuttu seriu ch’ellu hè par via di a qualità di i so cullaburatori, ci vole ch’ellu sia pà tutti, lettu da tutti.

Cù tutti quelli di l’associu, spergu ch’è vo lighjarete cù piacè stu librettu quant’è noi ne avemu avutu à scrivelu. Scialatevila à leghje, è vi demu appuntamentu à u prossimu numaru.

Traduction: Petru Bertoni

PREFACE - par Maxime Vuillamier, Président du C.E.R.H.L.

L’ouvrage que nous vous présentons ici, n’est pas une énième monographie de village, mais prend la forme d’un rendez-vous, que nous souhaitons annuel, avec la population Lumiaise. Mais aussi avec tous ceux que la préhistoire, l’histoire et l’archéologie passionnent ; car si ce bulletin a pour fonction première l’étude et la recherche de l’histoire de Lumiu, il traitera de sujet dont l’incidence historique a dépassé de loin les frontières de la commune.

L’association dont il est le l’aboutissement (le Cercle d’Etude et de Recherche Historique de Lumiu) s’est formé autour de personnes (scientifiques, étudiants, mais aussi d’habitants de Lumiu, tous passionnés) qui ont comme volonté la redécouverte de leur histoire et sa sauvegarde.

Dans ce premier opuscule, nous vous proposons une série d’articles recouvrant une large partie de l’histoire de notre village, il s’ouvre sur un bilan de la recherche archéologique de Lumiu et les vestiges de surface de la commune, se poursuit avec deux études sur le village néolithique de la Fuata et l’éperon du Monte Ortu, d’une recherche des voies de communication, d’une partie de l’histoire de la confrérie Saint Antoine, d’articles sur les patronymes du village et sur le pastoralisme et pour finir, la rubrique "m’arricordu" que l’ont souhaiterai ouvrir à toute personne ayant des choses à raconter sur l’histoire récente et la vie du village. Notre bulletin se veut accessible à tous, et en tous cas d’un sérieux irréprochable par la qualité de ses collaborateurs.

Me joignant à l’ensemble des membres de l’association, je vous souhaite de prendre autant de plaisir à lire ce bulletin que nous en avons eu à le rédiger, bonne lecture donc et rendez-vous au prochain numéro.